Souscrire une assurance emprunteur n’est pas une obligation légale, mais, sans elle, les portes d’accès au crédit immobilier restent closes ; les banques n’étant jamais obligées d’accorder un prêt immobilier. Découvrez, dans ce dossier, les éléments à connaître sur l’assurance emprunteur.
La chute exceptionnelle des taux d’intérêt appliqués aux crédits immobiliers et observée ces dernières années, a fait mécaniquement – par comparaison – monter la facture de l’assurance emprunteur qui représente désormais 30 % à 40 % du coût total d’un crédit immobilier. En effet, certains emprunteurs obtiennent un taux plus ou moins égal à 1 % !
Une bonne raison donc de s’intéresser de près à cette assurance prêt immobilier aussi connu sous le nom d’assurance emprunteur.
C’est quoi une assurance emprunteur ?
L’assurance emprunteur permet la prise en charge de vos mensualités (en partie ou en totalité) concernant le remboursement de votre crédit immobilier, en cas de baisse ou de perte de revenu à la suite d’une incapacité de travail, d’une invalidité ou d’un décès.
Ce n’est donc pas un simple « coût supplémentaire » à regretter. Cette assurance prêt immobilier peut s’avérer indispensable lorsque l’accident survient. Vous le savez, l’assurance ne coûte cher que lorsque l’on ne s’en sert pas.
Une assurance emprunteur représente non seulement une protection pour l’emprunteur, qui se retrouverait privé de possibilité de travailler après un accident ou une maladie, mais aussi une sécurité importante pour sa famille qui, en cas de décès, n’aurait plus qu’à rembourser une partie (ou plus rien du tout) de la mensualité de remboursement du prêt immobilier. En effet, l’établissement prêteur exige que l’emprunteur s’assure au moins à 100 %. Lorsque les emprunteurs sont deux, ils ont la possibilité de s’assurer à 100 % (50 % chacun ou une autre répartition : libre choix) ou à 200 % (100 % chacun). Dans ce dernier cas, si l’un des deux décède, le crédit immobilier restant à payer est entièrement pris en charge par l’assurance emprunteur. Dans le 1er cas, cela dépend de la répartition choisie : si le conjoint survivant s’était assuré à 30 % (parce qu’il bénéficie des revenus les moins élevés) et le décédé à 70 %, le conjoint survivant n’aura plus que 30 % de la mensualité à payer pour le prêt immobilier.
Sachez qu’il est dorénavant possible de changer d’assurance emprunteur en respectant les conditions indiquées dans notre vidéo ci-dessous.
Assurance groupe ou délégation d’assurance : quelle assurance prêt immobilier choisir ?
Il existe deux solutions concernant la souscription d’une assurance emprunteur :
- L’assurance groupe est un contrat collectif proposé par la compagnie d’assurance de la banque prêteuse ;
- L’autre solution est la délégation d’assurance. Il s’agit d’un contrat individuel souscrit à l’extérieur de la banque, chez un assureur.
Dans le cas de l’assurance groupe, la démarche est simple et rapide puisque la banque vous vend son contrat d’assurance emprunteur « maison », gérant ce dossier parallèlement à celui du crédit immobilier. C’est d’ailleurs avec cette souscription « annexe » au crédit immobilier qu’elle gagne vraiment de l’argent.
La délégation d’assurance vous oblige, quant à elle, à être plus actif, puisqu’il vous faut rechercher d’autres contrats d’assurance emprunteur, vendus en dehors de la banque prêteuse. Le jeu en vaut toutefois la chandelle sur le plan financier, particulièrement pour les jeunes emprunteurs de moins de 35 ans : il est courant de réaliser jusqu’à 50 % d’économies. Si tel est votre choix, ne cédez pas au « chantage » de la banque prêteuse qui va tout faire pour vous dissuader de passer par une autre assurance que la sienne ; C’est votre droit absolu.
Si vous n’avez pas le temps (ou l’envie) de réaliser ce tour du marché seul, n’hésitez pas à faire appel à un courtier. Cela ne coûte rien, en général, car ce professionnel est rémunéré – comme apporteur d’affaires – par la compagnie qui vous vendra le contrat d’assurance emprunteur.
Assurance prêt immobilier : comment choisir une assurance emprunteur ?
Avant de choisir son assurance emprunteur, il est préférable de comparer les primes mais aussi l’étendue des garanties et la liste des exclusions.
Ce point est très important. Ne vous laissez pas séduire par le prix le moins cher du marché. Regardez d’abord les conditions générales des offres et définissez vos besoins. Une fois cette opération effectuée, recherchez le contrat d’assurance emprunteur le moins cher du marché, dans cette catégorie.
En effet, les conditions générales sont différentes d’un contrat d’assurance emprunteur à l’autre et cela a son importance. Par exemple, certains contrats d’assurance emprunteur n’assurent pas l’accident survenu pendant l’exercice de professions à risque (militaire, couvreur…) ou la pratique d’un sport à risques (équitation, parachutisme, plongée sous-marine…). Si vous êtes dans ce cas, choisissez un autre contrat. De même, certains contrats sont très « durs » (prime plus élevée) avec les fumeurs, d’autres moins…
Enfin, les maladies dont vous souffrez au moment de la souscription de votre assurance emprunteur sont évidemment prises en compte, mais de différentes manières selon les contrats. C’est pourquoi il est si important que vous preniez le contrat d’assurance emprunteur qui, en plus d’être le plus intéressant financièrement, correspond parfaitement à votre profil.
Assurance emprunteur : qu’est-ce que la convention AERAS ?
Vous avez un pépin de santé et il vous est impossible d’obtenir le feu vert d’un assureur par la voie classique ? Demandez à la banque prêteuse le bénéfice de la convention « s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé » (AERAS).
La convention AERAS a pour but de faciliter l’obtention de l’assurance emprunteur aux personnes atteintes d’une pathologie lourde (cancer, maladie neurologique, diabète, maladie cardiaque, hypertension, etc.) ou ayant été traitées pour cela dans le passé. Cette couverture sur mesure n’est toutefois pas automatique et ses conditions d’accès sont strictes : la convention AERAS ne couvre pas les prêts supérieurs à 320.000 € et l’assuré doit, à 70 ans, avoir fini de rembourser le crédit immobilier. Les acceptations de dossiers font l’objet d’importantes surprimes, parfois deux à trois fois plus cher que la cotisation standard. Parfois même, la maladie déclarée est exclue des garanties…