Un prêt à taux zéro couplé au dispositif public MaPrimeRénov’ est lancé pour financer le reste à charge parfois important du coût de la rénovation énergétique.
Un nouveau dispositif…
Nouveau coup de pouce du gouvernement à la rénovation énergétique des appartements et des maisons. Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, a précisé que cet éco-prêt à taux zéro jumelé (dont la création avait été actée par un décret publié le 30 mars dernier) est bien un nouveau dispositif qui fonctionne en parallèle de l’éco-PTZ traditionnel, prolongé jusqu’en 2023.
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Ce nouveau prêt sera plafonné à 30.000 € et s’adressera « à tout le monde », quelles que soient les ressources, à condition d’avoir obtenu, auparavant, une aide de MaPrimeRénov’.
Les particuliers qui souhaitent bénéficier de l’éco-PTZ / MaPrimeRénov’ ne doivent désormais fournir à leur banque que les pièces justificatives (formulaires signés par les entreprises réalisant les travaux, devis, factures) liées au dossier MaPrimeRénov’. Pas de demande supplémentaire concernant l’éco-PTZ. Ce nouveau process permet de simplifier les démarches et d’alléger considérablement les éléments à fournir pour la demande du prêt. Du coup, les délais d’obtention du prêt seront, en moyenne, réduits de moitié.
Pour obtenir cet éco-PTZ couplé à MaPrimeRénov’, vous pouvez d’ores-et-déjà vous tourner vers l’une des banques partenaires afin de financer le reste à charge, une fois l’accord de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) obtenu. Deux réseaux bancaires – les Banques Populaires (y compris le Crédit Coopératif et la Casden Banque Populaire) et les Caisses d’Epargne – commencent à le proposer. A partir de 2023, il sera également proposé par le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel et la Banque Postale.
Attention ! Le montant de ce PTZ doit effectivement correspondre au reste à charge. Il sera donc calculé, une fois déduites l’aide MaPrimeRénov’ mais aussi les éventuelles aides locales comme celles de la commune ou du département.
… qui accroît l’intérêt de MaPrimeRénov’
Mis en place en 2020 et piloté par l’Anah, le dispositif MaPrimeRénov’ vise à aider les Français, quels que soient leurs revenus, à rénover leur logement pour réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre.
« L’offre Eco-PTZ couplée à l’aide MaPrimeRénov’ permet aux particuliers de financer les travaux de rénovation énergétique pour les résidences principales dont la construction a été achevée il y a plus de 15 ans, indique le groupe bancaire BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne). Elle concerne, par exemple, les travaux d’isolation, de ventilation, d’installation d’un système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire effectués par une entreprise RGE (reconnue garante de l’environnement). Le montant maximum de ce prêt à taux zéro est de 30.000 €, sur une durée comprise entre 3 et 15 ans. »
Les bailleurs n’ont pas encore accès à ce dispositif
Les bailleurs n’ont donc pas encore accès à cette offre couplée, mais cela pourrait venir, compte tenu des pressions du secteur.
Certains investisseurs pourraient, toutefois, pouvoir profiter de cette offre. En effet, des propriétaires immobiliers décident parfois de racheter un logement principal et de louer leur ex résidence principale. Dans ce cadre, il peut être intéressant de profiter du dispositif. Ce type d’opération peut notamment intéresser les futurs expatriés ou les futurs retraités qui achètent un autre logement pour leurs vieux jours, tout en conservant leur ex résidence principale pour la louer.
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Cette offre couplée se veut complémentaire à l’éco-PTZ. Elle devrait bénéficier à des ménages – par exemple des séniors – qui ont plus de difficultés d’accès au crédit.
Le Conseil économique et social prône des aides supplémentaires
Le Conseil économique et social (CESE) suggère d’autres pistes de financement pour aider les propriétaires. Pour les experts de cette structure publique, « la rénovation énergétique des logements est trop chère pour être obligatoire sans accompagnement. »
Le CESE, note bfmtv.com propose, ainsi, d’inciter les banques à proposer des prêts « acquisition-amélioration » ou « réhabilitation énergétique » remboursables lors de la revente du logement ou au moment de la succession du propriétaire. Une autre possibilité de financement des travaux est préconisée : « surélever des bâtiments existants pour y créer de nouveaux logements dont la vente permettrait de réaliser les travaux nécessaires dans les étages inférieurs ». Une dernière solution intéressante pour les copropriétés qui ont du mal à financer des travaux, alors même qu’une rénovation globale est parfois indispensable pour faire remonter la note de DPE d’un logement individuel. Nous l’évoquions dans la dernière actualité « Tout savoir sur la rénovation énergétique de votre copropriété ».
« Il faut avoir à l’esprit qu’une rénovation globale (ou performante) coûte en moyenne entre 25.000 € et 60.000 € et qu’au minimum 5 millions de logements doivent en bénéficier à terme », indique le CESE. Dans la pratique, 99 % des ménages sollicitent l’aide Maprimerénov’ pour des travaux limités comme le remplacement du système de chauffage, des fenêtres ou de la toiture.
A noter : sur 650.000 dossiers Maprimerénov’ acceptés par l’Anah en 2021, une grande majorité a porté sur un montant moyen de prime assez faible : 3.000 €. Les rénovations globales, elles, ont concerné un peu moins de 1.000 dossiers. Pourtant, seule une rénovation globale permet une réduction de plus de 50 % de la consommation d’énergie.