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Taux d’usure révisé tous les mois : est-ce bon pour vous, potentiel emprunteur ?

taux d'usure

Les Pouvoirs Publics ont décidé de réviser le taux d’usure chaque mois (à partir du 1er février et pour 6 mois) et non plus chaque trimestre, comme c’était le cas jusqu’à maintenant. L’objectif est de permettre à ce taux de mieux coller à la montée de l’inflation. 

 

Un arrêté du ministère de l’Economie officialise ce nouveau mode de calcul (pour les prêts d’un montant supérieur à 75.000 €) jusqu’au 1er juillet prochain.

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Qu’est-ce que le taux d’usure ?

 

Le taux d’usure a été créé pour limiter l’augmentation des taux de crédits pratiqués par les banques et autres établissements financiers. Il s’agit donc du taux d’intérêt maximum légal que ceux-ci peuvent pratiquer, lorsqu’ils accordent un crédit. Ce taux, défini par la Banque de France, est égal au Taux annuel effectif global (TAEG) qui comprend non seulement le taux d’intérêt du prêt, mais aussi les frais de dossier et d’assurances.

Par exemple, le taux d’usure du mois de janvier 2023 atteint 3,41 % pour les prêts d’une durée inférieure à 10 ans ; 3,53 % pour les prêts d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans, et 3,57 % pour les prêts d’une durée de plus de 20 ans et plus.

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1er effet de la mensualisation du taux d’usure : l’augmentation des taux d’intérêt des crédits

Pendant des années, les taux sont restés au plus bas, atteignant des records avec des emprunteurs parvenant à emprunter à moins de 1 % ! Logiquement, pendant cette période, l’inflation était, elle aussi, au plus bas.

La remontée des prix à la consommation, en 2022 (+ 5,2 % sur l’année), a changé la donne. Le taux d’usure étant corrélé à l’inflation, il a, lui aussi, remonté la pente. 

Le 29 janvier, les taux d’usure ont ainsi été relevés de 0,12 point sur les durées les plus courtes et jusqu’à 0,22 point sur les prêts sur 20 ans et plus. 

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Cette progression des taux d’usure a entraîné dans son sillage – via l’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne – celle des taux d’intérêt pratiqués par les banques. 

La dernière étude de Crédit Logement montre une remontée importante des taux d’intérêts immobiliers : ils sont passés de 1,06 % en décembre 2021, à 2,34 % en décembre 2022. 

Le site ACE Crédits note que, en janvier, l’évolution des taux moyens :

  • augmente de 0,10 point, sur 7 ans, pour atteindre 2,20 % ;
  • s’élève à 2,30 %, sur 10 ans ;
  • grimpe de 30 centimes pour s’établir à 2,55 %, sur 15 ans ;
  • passe de 2,40 % à 2,65 %, soit une hausse de 25 centimes, sur 20 ans ;
  • gagne 0,15 point pour atteindre 2,70 %, sur 25 ans.

En ce début d’année 2023, les taux continuent donc leur pente ascendante ; les professionnels indiquant que le chiffre peut atteindre 3 % pour certains prêts de longue durée (25 ans). 

Julie Bachet, de Vousfinancer.com, a, de son côté, indiqué, sur BFM TV qu’une révision mensuelle du taux d’usure « risque de contribuer à l’accélération de la remontée des taux de crédit qui pourraient atteindre 4 % sur 20 ans dès cet été. »

 

2ème effet : un accès facilité au crédit pour les emprunteurs

Si l’augmentation des taux d’intérêt peut sembler être, a priori, une mauvaise nouvelle, elle a aussi son bon côté. En effet, le taux d’usure jugé trop bas par les banques pour leur permettre de proposer des crédits rentables pour elles, est devenu, depuis plusieurs mois, un frein à l’accès au crédit pour les particuliers. La remontée des taux devrait donc permettre une distribution plus importante des crédits par des établissements bancaires confrontés à deux contraintes :

  • s’assurer une marge sur la vente des crédits ;
  • mais aussi répondre aux contraintes de plus en plus lourdes concernant l’importance de leurs fonds propres, et ce, pour sécuriser un peu plus le système bancaire et ses consommateurs.

Ce nouveau calcul mensuel du taux d’usure vous est donc favorable si vous souhaitez emprunter pour réaliser un nouvel investissement ou engager de lourds travaux via un crédit immobilier.

Certes, l’opération va vous coûter plus cher que si vous l’aviez réalisée il y a quelques mois, mais plusieurs raisons jouent en faveur d’une concrétisation, malgré cela, d’une opération à crédit :

  • même plus hauts qu’auparavant, les taux de crédit restent attractifs et deux fois moins élevés que l’inflation ;
  • les investisseurs peuvent intégrer le montant de leurs intérêts d’emprunt dans leurs charges déductibles ;
  • l’effet de levier du crédit permet la constitution d’un patrimoine à ceux qui n’en auraient pas eu les moyens, et la mensualité de remboursement du crédit est une épargne « forcée ». On arrête rarement de rembourser un crédit immobilier, alors que l’on peut stopper ses versements sur un produit financier ;
  • l’assurance décès-invalidité attachée au crédit est un contrat de prévoyance à moindre coût pour protéger sa famille ;
  • l’immobilier reste un placement intéressant car il est tangible et permet une diversification de ses actifs. 

En tout état de cause, comme l’expérience le montre, un taux de crédit peut se renégocier à tout moment. Si, demain, les taux redescendaient, rien ne vous empêcherait de faire jouer la concurrence entre établissements bancaires…

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