Dans une interview publiée par Le Parisien le 26 septembre dernier, le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, annonce un futur abaissement de l’abattement fiscal dont bénéficient les propriétaires de logements meublés touristiques.
Obliger les bailleurs à retourner vers le marché locatif classique
La période est compliquée pour les bailleurs de meublés touristiques (gîtes ruraux, chambres d’hôtes ou encore meublés de tourisme )… En plus d’affronter la politique anti-Airbnb de nombreuses collectivités locales, les propriétaires vont devoir aussi, bientôt, subir une nette baisse de leurs avantages fiscaux.
Afin d’inciter les propriétaires à remettre sur le marché locatif classique des logements réservés aux locations de courte durée, les Pouvoirs Publics annoncent, en effet, une baisse de l’abattement fiscal dont ils peuvent bénéficier. Celui-ci passerait de 71 % à 50 %. L’idée est de lutter contre la crise du logement que ce nouveau type de bien est accusé d’accentuer.
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L’abattement fiscal : un avantage fiscal aux effets pervers pour le ministre de l’Economie
« Aujourd’hui, environ 100.000 logements loués en France bénéficient d’un abattement fiscal de 71 %, a précisé Bruno Le Maire dans Le Parisien. C’est énorme ! » Pour le ministre, il s’agit d’une « incitation à ne pas mettre son logement en location classique, puisque l’on peut gagner autant d’argent en trois mois qu’en une année ! » « C’est pourquoi, a-t-il indiqué, nous réduirons cet abattement fiscal à 50 %, comme pour les autres logements meublés, pour que ces Airbnb reviennent sur le marché ”.
Les locations saisonnières moins intéressantes à l’avenir
La fiscalité dont bénéficient jusqu’à aujourd’hui les bailleurs de logements saisonniers est extrêmement attractive : 71 % des revenus locatifs peuvent donc être déduits du revenu imposable. Par exemple, si votre revenu locatif annuel atteint 10.000 €, vous pouvez ne déclarer que 2. 900 € aux impôts. Une belle niche fiscale sur laquelle entendent revenir les Pouvoirs Publics.
Si cette mesure de réduction drastique de l’avantage fiscal est validée, tous les abattements des logements meublés seront donc alignés (50 % en micro-BIC si les revenus de cette activité de location meublée classique ne dépassent pas 72.600 €/an). Dans notre exemple, 5.000 € de revenus seront à déclarer aux impôts, ce qui, évidemment, abaisse considérablement l’intérêt des opérations.
Rappelons que l’abattement des locations louées nues ne s’élève, lui, qu’à 30 % (dans le cadre du régime micro-foncier pour des revenus inférieurs à 15.000 €/ an). En location non meublée, lorsque votre revenu annuel atteint 10.000 €, vous déclarez donc 7.000 € de revenus fonciers aux impôts.
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Important : de plus en plus de bailleurs optent, toutefois, pour le régime au réel qui permet de déduire les charges. Et l’heure étant aux grands travaux (notamment de rénovation énergétique), les charges sont importantes, impliquant un intérêt grandissant du régime fiscal au réel.
Parallèlement, en vue des JO, Airbnb mène campagne pour inciter les propriétaires à utiliser toujours plus la plateforme
« 500.000 touristes sur les quelque 15 millions attendus à Paris pour les Jeux olympiques de 2024 sont susceptibles de se loger via Airbnb », a estimé récemment le co-fondateur de la plate-forme de location entre particuliers, Brian Chesky. D’après une étude du cabinet de conseil économique Asterès (commandée par Airbnb) sur l’année 2022, les gains médians des propriétaires de logements mis en location sur la plateforme ont atteint 3.086 € nets, une fois les taxes et les impôts payés. Il s’agit ici d’une médiane, c’est-à-dire que 50 % des hôtes ont gagné plus et 50 % ont gagné moins.
Des gains que les JO 2024 devraient booster, puisque selon les estimations du cabinet Deloitte, les hôtes franciliens devraient gagner environ 2.000 € en moyenne pendant les Jeux olympiques et paralympiques, soit 200 € la nuit contre 134 € actuellement.
De son côté, l’Ifop note que 20 % des Franciliens envisagent de louer leur logement pendant la période des JO, qui sera donc faste pour Airbnb qui compte aussi sur les réservations dans d’autres villes du pays appelées à accueillir aussi des compétitions.
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