La technologie blockchain peut-elle venir au secours de la gestion locative ? De nombreuses applications sont possibles, même si la technologie ne s’est pas encore emparée du marché.
Le monde numérique ne cesse de se développer et sa technologie toujours plus puissante, toujours plus intelligente, s’impose dans l’activité humaine, notamment pour automatiser les tâches les plus redondantes. La technologie blockchain est notamment très utilisée dans de nombreux secteurs, mais ne s’est pas encore imposée dans la gestion locative. Cela ne saurait tarder.
La technologie blockchain, c’est quoi ?
La blockchain est un anglicisme que l’on pourrait traduire par chaîne de blocs. Il s’agit d’une technologie utilisée qui recueille et diffuse des informations à partir d’une immense base de données que peuvent se partager, de manière sécurisée, plusieurs utilisateurs.
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Cette base de données n’est pas hébergée sur un serveur unique. Elle est au contraire partagée sur un cloud composé de milliers de serveurs à travers le monde. Elle est donc constamment sauvegardée et de ce fait, devient indestructible. La blockchain est une technologie libre, transparente et hautement sécurisée. Elle fait preuve d’une telle rapidité que les transactions et leur validation se réalisent en quelques secondes. Elle permet en outre de réduire les coûts de traitement.
En somme, il s’agit d’un registre numérique que chacun peut lire et sur lequel chacun peut écrire. Mais personne ne peut effacer ce qu’il y a d’écrit. En outre, grâce au smart contract (contrat intelligent), un algorithme qui permet d’automatiser l’exécution d’un contrat, la technologie blockchain accélère les traitements et permet de nombreuses économies de temps et d’argent. Le système est déjà utilisé dans le secteur bancaire et les assurances, mais aussi dans les domaines de la logistique, de la santé et de l’énergie.
Quel usage de la blockchain dans la gestion locative ?
La possibilité de stocker des informations, de les transférer, de les sécuriser et de faciliter des transactions conduit la blockchain à intéresser le monde de l’immobilier. En juin 2019, un immeuble de Boulogne-Billancourt avait fait l’objet d’une transaction entre professionnels qui n’avait pas duré plus de trente minutes. Depuis, cette expérience a nourri de nombreuses projections.
Si la “chaîne de blocs” ne s’est pas encore complètement imposée dans la gestion locative, de nombreux projets sont en cours et plusieurs propositions sont à l’étude. Les smart contracts pourront notamment automatiser certaines tâches de la gestion locative parmi lesquelles les paiements de loyer, la gestion du dépôt de garantie et les fins de bail. Les paiements de loyers pourront être effectués de manière transparente et sécurisée. La comptabilité du bailleur, elle aussi automatisée, s’en trouvera simplifiée.
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La blockchain a pour qualité principale de faciliter les transactions et de sécuriser les données par cryptage. Ainsi les échanges entre locataires et propriétaires seront parfaitement sécurisés. Les contrats de location et les données personnelles seront à l’abri des regards indiscrets et des risques de piratage.
L’authentification numérique des utilisateurs et leur traçabilité permettront aux bailleurs de détecter les éventuels fraudeurs. Plus aucun document falsifié ne pourra être communiqué. La blockchain peut également permettre de lister l’historique des paiements du locataire dans son ancien logement, et donc aux bailleurs de détecter les mauvais payeurs.
La blockchain peut également créer des registres fonciers, c’est-à-dire des bases de données ou seront enregistrées les éléments concernant le logement et la propriété. Un moyen qui permettra de renforcer la confiance des locataires et de résoudre les éventuels litiges. Avec la blockchain, les intermédiaires seront peu à peu éliminés. Plus de banque, plus d’agents immobiliers. Les transactions s’effectuent directement entre propriétaires et locataires.
Le champ des applications de la blockchain sur la gestion locative reste très vaste et évoluera en fonction de la maturité des utilisateurs vis-à-vis de la technologie. En outre, de nombreuses réglementations viendront probablement interférer dans ces évolutions. Il n’en reste pas moins que cette technologie est appelée à révolutionner le monde de la gestion locative.
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