Le projet de loi de finances dévoilé par le gouvernement Barnier donne les grandes orientations du pays en matière d’immobilier et de logement.
Qui dit nouveau gouvernement dit nouvelles orientations. Celui du nouveau premier ministre Michel Barnier n’échappe pas à la règle. Le récent Projet de Loi de Finances a fixé comme cap la réalisation de quelques milliards d’économie. L’austérité est donc de rigueur et le secteur du logement, comme les autres, va connaître quelques ajustements importants.
Quel avenir pour les meublés de tourisme ?
Il y a longtemps que la location saisonnière ou touristique est dans le collimateur des autorités, notamment les locations de courte durée établies sur AirBnb. Les avantages fiscaux que permet ce type de plateforme vont être grandement revus à la baisse, ceci afin de favoriser la location à long terme et de freiner l’inflation provoquée par les meublés de tourisme.
Si ces nouvelles mesures vont donner à l’État de nouvelles recettes fiscales, la rentabilité des logements meublés en location saisonnière va se réduire au grand dam des investisseurs, désormais en recherche d’un nouvel eldorado locatif.
Un autre point concerne les propriétaires de biens locatifs : Lors de la revente d’un bien à partir de 2025, le calcul des amortissements devra être réintégré dans la plus-value à la revente, ce qui augmentera les charges fiscales.
Extension du domaine du prêt à taux zéro
Le prêt à taux zéro, surnommé PTZ par les initiés, permet à de nombreux ménages d’accéder à la propriété grâce à un emprunt qui les dispense d’intérêts. Ce dispositif était jusqu’à présent réservé pour les investissements en zone tendue. Le gouvernement Barnier a décidé de développer cette mesure sur l’ensemble du territoire, avec l’objectif de faire construire plus de logements dans les zones les moins urbanisées.
Si cette mesure devrait donner plus de perspectives aux ménages les plus modestes, le gouvernement doit donner des précisions sur les critères d’éligibilité au PTZ. En outre, certains détails doivent être précisés à propos de l’application de cette mesure sur les maisons individuelles, dont le développement n’est pas souhaité dans certaines zones pour des questions d’environnement.
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Vers la fin de la loi Pinel
Le dispositif Pinel, destiné à encourager la construction de logements neufs dans les zones tendues, ne sera pas prolongé en 2025. Cette mesure, créée en 2015 par le gouvernement Valls, permettait d’intéressants avantages fiscaux aux investisseurs dans le logement neuf.
Cette suppression marque une nouvelle ère pour le monde immobilier. Les spécialistes redoutent un ralentissement des investissements dans le logement neuf, d’autant plus que les coûts de construction ne cessent d’augmenter.
Quel avenir pour les aides immobilières ?
Si les propriétaires redoutent, en période d’austérité, un rabotage notable sur les aides de l’État en matière de travaux immobiliers, le gouvernement a annoncé qu’il maintiendrait le budget alloué au dispositif MaPrimeRenov’. La mission d’amélioration énergétique de l’habitat en France reste donc une priorité en dépit des mesures d’austérité. L’installation d’un nouveau système de chauffage ou les travaux d’isolation restent donc en partie couverts par l’État. Quelques critères d’éligibilité pourraient en revanche apparaître.
L’installation d’une chaudière à gaz ne devrait plus bénéficier d’un taux de TVA réduit à 5,5% et revenir à un taux standard, ceci pour encourager l’investissement des ménages dans une pompe à chaleur ou des chaudières moins impactantes pour l’environnement. Cette mesure traduit la volonté du gouvernement de poursuivre la décarbonation du secteur résidentiel en réduisant la consommation d’énergies fossiles.
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Les nouvelles mesures concernant l’immobilier vont donc dans le sens de l’austérité annoncée par le gouvernement, mais gardent le cap de la transition énergétique. Mme Valérie Létard, nouvelle ministre du Logement, a du pain sur la planche.