Une enquête de l’association UFC-Que Choisir pointe du doigt les failles de ce diagnostic dont les notes sont primordiales pour les bailleurs. Si vos logements locatifs sont notés G et interdits d’augmentation du loyer, il est peut-être intéressant de faire réaliser un deuxième diagnostic pour tenter votre chance : peut-être seront-ils mieux notés…
Les résultats de la nouvelle enquête de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir sur la qualité des diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements sont accablants ! 5 ans après sa dernière enquête sur le sujet, et un an après la refonte pleine de rebondissements de ce diagnostic, l’UFC-Que Choisir affirme que la réalisation de celui-ci relève du « grand n’importe quoi », la note variant d’un diagnostiqueur à l’autre…
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Des notes différentes selon les diagnostiqueurs !
L’association base son constat sur l’analyse de 34 diagnostics (entre 4 et 5 pour chacun des biens) réalisés dans 7 maisons situées dans différentes régions de France. Parmi ces maisons, 6 d’entre elles ne se sont pas vues attribuer la même classe énergétique, avec même une maison pour laquelle la note décernée va de B à E… alors qu’elle est basse consommation !
Des conséquences potentiellement graves pour vous, bailleurs
Le sérieux du DPE est pourtant plus que jamais indispensable, compte tenu de l’impact des notes attribuées aux logements, pour les bailleurs, et notamment celles (E, F ou G) désignant les logements comme des « passoires thermiques ». En effet, les lois adoptées ces dernières années pour préserver l’environnement sont contraignantes pour les propriétaires : les pires passoires thermiques (notées G dans le DPE) ne pourront plus être proposées à la location dès 2023, tandis que d’autres, trop énergivores aussi, ne le pourront plus non plus, dès 2025 ou 2028 !
L’UFC-Que Choisir réclame un meilleur contrôle des professionnels
L’UFC-Que Choisir demande donc au gouvernement de revoir de fond en comble le processus de certification des professionnels du diagnostic. L’association souhaite aussi que l’opposabilité du DPE soit étendue aux recommandations concernant les travaux à réaliser.
La réglementation impose, en effet, aux diagnostiqueurs de faire figurer sur le DPE des recommandations sur des travaux qui pourraient permettre d’améliorer l’efficacité énergétique des logements ou de limiter leurs émissions de gaz à effets de serre. Or, l’UFC-Que Choisir note que « certains conseils sont tout simplement ahurissants : un installateur a ainsi recommandé la pose d’un chauffe-eau solaire alors que la maison en disposait déjà. De même, les estimations de travaux jugés essentiels pour une même maison varient d’un peu plus de 3.000 € à 10 fois plus pour un autre diagnostiqueur » !
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Autre exemple donné : pour un même bien, le DPE d’un diagnostiqueur indique que les murs pèsent pour 49 % dans la déperdition de chaleur du logement, quand celui de l’un de ses concurrents indique qu’ils ne pèsent que pour 19 %…
« Notre nouvelle enquête, conclut l’UFC-Que Choisir, révèle que la certification n’est en rien un gage de qualité, ce qui démontre un défaut du cadre de certification, mais aussi dans les contrôles de qualité des prestations réalisées par les diagnostiqueurs. Il convient de souligner que la discordance a pu être rencontrée aussi bien en ayant recours à des réseaux qu’à des indépendants… Les consommateurs sont donc aujourd’hui largement démunis pour prendre attache en toute confiance avec un diagnostiqueur. »
Que devez-vous faire ?
Si vous avez récemment fait réaliser ou que vous devez faire réaliser un diagnostic énergétique, prudence.
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Dans le cadre de logements énergivores pouvant potentiellement obtenir les moins bonnes notes du DPE, à vous de voir s’il n’est pas dans votre intérêt de faire réaliser deux diagnostics. Ce surcoût peut, en effet, être rentabilisé en vous faisant, éventuellement, remonter d’une note. A tenter si le diagnostic a noté votre logement F ou G… ce qui implique que vous n’avez plus le droit d’augmenter le loyer, dans certains cas. Rappelons, en effet, que les logements notés F ou G dans le DPE (dont une partie a interdiction d’augmenter les loyers depuis le 25 août) subiront une interdiction pure et simple de location, à partir de 2025 pour les logements classés G, et à partir de 2028 pour les logements classés F.
Il ne s’agit évidemment pas de chercher à être « malhonnête », mais de ne pas subir les conséquences lourdes d’un diagnostic qui ne correspondrait pas à la réalité !
N’hésitez pas à lire nos différentes fiches pratiques et actualités consacrées à ce diagnostic de performance énergétique.
N’hésitez pas, aussi, si vous avez des travaux à faire pour améliorer la performance énergétique de vos logements à consulter tous nos articles sur les différentes aides auxquelles vous pouvez prétendre. Entre autres : MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à 0 % ou encore les certificats d’économie d’énergie (CEE).