La spirale infernale de la hausse des prix du marché haut de gamme, notamment parisien a fait son temps. En fin d’année dernière, le secteur a même vacillé avec une baisse de 2 à 3 %. En 2012, le marché semble se stabiliser même si la dynamique des transactions est atone. Etrangement, c’est du côté de l’offre que le secteur flanche.
En période économique difficile, c’est habituellement l’inverse qui se produit : la demande se raréfie alors que le nombre de biens mis en vente augmente. Ici la crise a provoqué le phénomène inverse. L’offre a diminué et le nombre de transactions a chuté alors que la demande reste forte. Ce qui explique que les prix se soient maintenus malgré la baisse constatée partout en France. Les investisseurs étrangers y sont pour beaucoup puisqu’ils restent nombreux à vouloir acquérir un bien dans l’Hexagone, surtout dans les zones les plus « bourgeoises » : Paris intra muros et ses banlieues huppées, les stations balnéaires du sud et les stations de ski cotées.
Des propriétaires prudents
Si l’offre baisse, c’est que les propriétaires hésitent à vendre surtout lorsqu’ils possèdent un bien de valeur. En cause, les rythmes chaotiques de la bourse qui n’inspirent plus confiance. Du coup, les investisseurs préfèrent conserver leurs deniers dans la pierre, une valeur sûre de rentabilité surtout dans ces zones où le prix au mètre carré n’est pas prêt de plonger. Le coup de frein de l’offre s’explique également par les nouvelles règles fiscales qui défavorisent les vendeurs au premier rang desquelles la taxe sur les plus-values des résidences secondaires. Il faut désormais attendre au moins 30 ans avant de vendre son bien pour profiter d’une totale exonération d’impôts. Un contexte peu engageant d’autant que le marché est, de surcroît, freiné par la période électorale.
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Néanmoins, la situation est loin d’être alarmante pour les détenteurs d’appartements ou de maisons de cette catégorie. La tendance est juste à l’accalmie après la flambée incontrôlable des prix des dernières années.
Le rapport de force en faveur des acheteurs
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Même si la demande reste supérieure à l’offre, le contexte actuel semble avoir modifié les rapports entre l’offre et la demande. Les prétentions tarifaires des propriétaires sont désormais mises à l’épreuve de la négociation par les acquéreurs. Sans chuter, les prix des transactions sont plus raisonnables. Par conséquent, certains investisseurs aisés en profitent pour acheter plus grand d’autant que les taux d’intérêts ont récemment reculé (environ 3,95 % sur 15 ans). Par ailleurs, forts d’un pouvoir d’achat immobilier et de garanties de patrimoines élevés, les potentiels acquéreurs de biens qui dépassent le million d’euros sont épargnés par les restrictions bancaires actuelles.
Si cette catégorie de logements reste toujours aussi recherchée, les prix donnent moins le vertige. Néanmoins, mieux vaut profiter maintenant de l’accalmie de la hausse qui n’est pas prévue pour durer.
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