Hier, a débutée à l’Assemblée nationale, la première lecture de la loi sur le logement, présentée par Cécile Duflot. Ce projet de loi cristallise les critiques du côté des propriétaires, individuels ou représentés par des professionnels. Logique. Ce projet, acquis à la cause des locataires parés de toutes les vertus, est à charge contre les propriétaires, accusés de tous les maux. Or, le monde de la location n’est pas noir et blanc.
Oui, il existe des bailleurs indélicats qui font le pari, envers et contre tout, de gagner le plus d’argent possible, sans réfléchir aux possibilités financières des locataires… ni à leur propre intérêt, au final, puisque l’expérience montre (ainsi que les derniers sondages de Gererseul) qu’un loyer au juste prix solvabilise et fidélise les locataires ; cette stabilité étant le garant d’une rentabilité optimale.
Mais il existe aussi une très grande majorité de propriétaires qui en ont assez d’être les boucs émissaires des pouvoirs publics, accusés d’être à l’origine de la crise du logement.
Tous ces propriétaires privés, petits ou gros, qui investissent pour leur retraite ou pour diversifier leur patrimoine parce qu’ils ont confiance dans la pierre, sont indispensables à l’équilibre du « logement pour tous ». Sans l’aide de ces investisseurs, le gouvernement n’aura pas les moyens de construire le nombre de logements nécessaires. C’est pour cela que des concessions doivent être consenties à tous ces bailleurs pour qu’ils continuent à acheter de l’immobilier. A défaut, ils vendront ou, pour ceux qui ont plus de moyens, ils logeront leur famille en attendant des jours meilleurs…
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C’est pourquoi je préconise que la GUL soit retravaillée car elle risquerait d’inciter les locataires à ne plus avoir de rigueur pour payer leur loyer (pourquoi payer, en priorité, son loyer en cas de difficultés, si on sait qu’une assurance va prendre la relève ?). La solution est sans doute de créer une garantie de Loyers adossée à un mode de gestion obligatoire (mandat d’administration de biens souscrite auprès d’un professionnel, ou adhésion à un service professionnel d’aide à la gestion comme peut l’être un outil de gestion locative en ligne). En effet, on sait qu’un locataire qui est bien « géré » par son propriétaire (envoi de l’avis d’échéance, quittance de loyer, lettre de relance, suivi des travaux…) règle toujours mieux ses loyers. De même, une certaine discipline imposée ne peut-elle être que bénéfique aux propriétaires qui se voient ainsi, eux aussi, rappeler régulièrement les textes de loi. Ce minimum de contrôle obligatoire des deux parties devrait inciter les uns et les autres à se comporter de façon plus responsable.
Je pense donc que la combinaison gestion/assurance devrait être obligatoire. Certes, cela occasionnerait des frais aux propriétaires bailleurs, mais dans une moindre mesure puisque ces frais sont entièrement déductibles des revenus fonciers.
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Patrick Chappey – © 2013 Gererseul.com